Il aura fallu longtemps à Invisible Bordeaux pour visiter le parc de l’Ermitage Sainte-Catherine de Lormont, mais ce jour est arrivé il y a...

Parc de l'Ermitage Sainte-Catherine : son étang, son relief et son panorama

Il aura fallu longtemps à Invisible Bordeaux pour visiter le parc de l’Ermitage Sainte-Catherine de Lormont, mais ce jour est arrivé il y a quelques semaines. Je l’avais souvent vu figurer parmi les sites recommandés à visiter pour amateurs de verdure dans la Métropole, en plus d’être un endroit qui offre l’une des meilleures vues de Bordeaux. Mes attentes étaient au plus haut, c'est le moins qu'on puisse dire.

Quelle est l’histoire du parc ? Cet espace niché dans un creux situé entre les quais de la Garonne et le haut de Lormont, était d'abord le site d'un ermitage troglodyte avant de devenir, à compter du XVIIe siècle, les terrains du château de l'Hermitage et du château Raoult. Tous deux ont été démolis au XXe siècle, époque à laquelle le lieu est devenu une carrière, d'abord exploitée par l'entreprise de matériaux de construction Poliet-et-Chausson, puis par les Ciments Français. Ces activités ont cessé en 1983, avant que la commune de Lormont n'acquière la propriété pour un franc symbolique en 1997. La création du parc paysager a commencé et le site a été ouvert au grand public en 2005.

Le pont d'Aquitaine en toile de fond !

Je savais plus ou moins où se situait le parc, et j’avais déjà visité le parc des Iris voisin, mais j’avais lu quelque part que le moyen le plus simple d’accéder au parc de l’Ermitage était par un chemin depuis les quais de la Garonne. En arrivant dans cette zone à vélo, ayant suivi des panneaux depuis le vieux Lormont, il n'y avait plus aucune indication. Ne voyant aucun accès évident, je n'avais aucun autre choix que de me diriger vers le haut Lormont. Pour y parvenir, je me suis rendu vers une zone résidentielle très calme avant de m'engager sur une route très escarpée - la rue Sourbes - qui aurait toute sa place dans une vallée des Hautes-Pyrénées. En visant la zone où je situais vaguement le parc, j'ai enfin trouvé une entrée officielle, au bout de ce que GoogleMaps identifie comme étant la rue Saint-Cricq. Me voilà donc dans le parc, mais cette entrée en matière laborieuse n'était pas une franche réussite. Peut faire mieux en termes de panneaux d'indication...   

Ceci étant, le fait de commencer par le haut m'a permis de ne pas trop attendre pour profiter de la vue sur Bordeaux, et il faut reconnaître que cela mérite amplement le détour. La plateforme d'observation donne vers le sud-est et on peut aisément admirer plus ou moins tous les principaux monuments de la ville, avec le pont Chaban-Delmas et la Cité du Vin au premier plan, et plus loin la flèche de la basilique Saint-Michel, la cathédrale Saint-André, les buildings du quartier Mériadeck, la Cité administrative, ou encore les tours du quartier du Grand Parc. Oui, c'est vraiment un point de vue splendide.

La vue sur Bordeaux depuis la plateforme panoramique.

La tour Pey-Berland et la cathédrale Saint-André sous un angle inhabituel.

Revenant sur mes pas vers l'entrée, devant moi des sentiers sinueux partaient dans différentes directions, mais tous semblaient proposer une pente descendante. J'ai opté pour un de ces chemins, me rendant vite compte de l'erreur que je venais de commettre, à savoir d'avoir gardé mon vélo avec moi. Le chemin que j'ai emprunté était par moments très raide et parfois ponctué de marches, et le tout n'était clairement pas adapté aux vélos. En luttant pour rester debout tout en gardant la maîtrise du vélo à mes côtés, je n'avais ni le temps ni l'envie de m'arrêter et de regarder les panneaux d'information chantant les louanges de la richesse de la flore intéressante à découvrir tout autour, même si j'ai bien pris le temps d'apprécier la belle vue sur le pont d'Aquitaine. Le bouquet final était un escalier en métal qui a débouché sur la grande attraction du parc, son étang.

Un des nombreux panneaux d'informations que je n'ai pas pris le temps de lire.
L'escalier menant vers l'étang.
L'étang dans toute sa splendeur.

Comme il s'agissait d'une journée bien grise, l'étang n'était pas aussi bleu qu'il semble l'être sur certaines photos visibles en ligne ici et là. Je pense avoir même vu un article quelque part qui parlait d'un véritable lagon bleu. Quoi qu'il en soit, je me suis frayé un chemin le long de la rive de l'étang, et me suis même permis de jeter un coup d'œil à l'intérieur du « Nuage », un des refuges périurbains de la Métropole, à savoir une dizaine de cabanes rudimentaires de différentes formes et différentes tailles qui sont - en temps normal - à la disposition du grand public afin de passer la nuit dans des environnements insolites. Le concept est un peu fou mais assez sympa.

Le Nuage.

Ma balade m'a conduit vers l'extrémité sud du l'étang. En observant l’espace au bord de l’eau, j’ai tenté d’imaginer à quoi cela doit ressembler pendant la période estivale, où de nombreux citadins débarquent ici à la recherche de fraîcheur bien que la baignade soit interdite. J'ai traversé une passerelle métallique mais un portail verrouillé m'a empêché d'aller plus loin. Alors que j'etais face à cette impasse, un jeune photographe est passé et a tout simplement grimpé par-dessus le portail et filé vers le haut, sans doute à la recherche d'un autre point de vue sur les toits de Bordeaux.

J'ai repéré un chemin qui descendait et me suis demandé s'il menait vers les quais de la Garonne et l'entrée que je visais à l'origine. Comme je n'avais rien à perdre et que je n'avais pas trop envie de remonter au sommet du parc, je suis parti dans cette direction et, bingo, cela m'a effectivement conduit vers ce qui aurait dû être mon point de départ. Je peux néanmoins confirmer qu'il n'y a rien qui annonce qu'il s'agit-là d'un moyen pratique d'accéder au parc, mais le chemin est simple à localiser, juste derrière les arches du pont de chemin de fer qui longe la Garonne. Et il s'avère donc que j'avais eu raison de garder mon vélo avec moi !  

L'accès vers le parc depuis les quais de la Garonne est par le chemin dont le point de départ se situe derrière les arches d'un pont de chemin de fer !

Avec le recul, le parc de l’Ermitage Sainte-Catherine s'avère être un lieu assez surprenant. C'était beaucoup moins étendu que ce à quoi je m'attendais, mais ce concentré de cotes et de relief est un peu un OVNI dans le paysage de la Métropole, même s'il ne faut pas oublier que la rive droite est bien plus accidentée que la très plate rive gauche. En ce jour d'hiver où j'ai découvert le parc, le lieu était presque vide et étrangement sans âme, mais il se transforme sans doute au fil des mois et avec l'arrivée d'autres visiteurs. Mais entre le bel étang, toute cette verdure et la vue imprenable sur Bordeaux, on arriverait presque à pardonner le manque de signalisation pour y arriver !


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