Lors du récent festival Musical Écran organisé par l'association Bordeaux Rock (qui, par coïncidence, était déjà au c œ ur du dernier ...

Retour sur les trente ans de cavale du punk-braqueur repenti, Gilles Bertin


Lors du récent festival Musical Écran organisé par l'association Bordeaux Rock (qui, par coïncidence, était déjà au cœur du dernier article paru sur le blog), l'un des documentaires musicaux que j'ai pu voir était l'excellent "Punk - Il était une fois Gilles Bertin". Ce film d'une heure, réalisé par Eugénie Grandval, raconte l'histoire remarquable d'un acteur clé de la scène punk rock bordelaise des années 1980 impliqué par la suite à un braquage, avant de s'effacer complètement de la carte pendant 30 ans, puis qui a cherché à se racheter et à reconstruire de toutes pièces son identité. 


Gilles Bertin est né à Paris en 1961 avant de passer son adolescence à Bordeaux. Dès qu'il a pu quitter son foyer et ses parents fonctionnaires, il l'a fait. Il s'installe dans un squat et, en 1981, devient le chanteur et le bassiste originel du groupe punk Camera Silens. Le groupe, dont le centre de gravité est la place Saint-Projet et le quartier Saint-Pierre, s'impose rapidement sur la scène locale, remportant des tremplins très médiatisés, et développe rapidement une audience nationale. 



Camera Silens au début des années 1980, Gilles Bertin à droite.

Le succès relatif du groupe ne suffit cependant pas à financer la dépendance à l'héroïne de Bertin, qui se lance alors dans une vie parallèle de petits délits et de vols, en respectant les règles empiriques que lui et ses acolytes - pour la plupart des artistes, des toxicomanes et des activistes anarchiques - se sont fixées, à savoir qu'il s'agit généralement de voler d’institutions aisées et de veiller à ce que personne ne soit blessé au cours des opérations.


En 1986, cette existence plus sombre et illicite l'emporte sur la carrière musicale de Bertin, qui se sépare de Camera Silens. Puis, en 1988, il participe avec ses complices à leur coup le plus célèbre : une opération de grande envergure, qui aurait nécessité deux ans de préparation, avec des répliques faites main d'uniformes de police et une fausse voiture de police, un scénario bien ficelé et des interrogatoires fictifs. Ce casse leur a permis de dérober plus de 11 millions de francs en billets de banque (environ 3 millions d'euros en monnaie actuelle) dans l'entrepôt de la Brink's situé à Toulouse. 


Au cours des deux années suivantes, les différents membres du gang ont été arrêtés les uns après les autres. Mais Bertin a réussi à s'enfuir sur la Costa Brava, en Espagne, laissant derrière lui non seulement sa patrie, mais aussi sa compagne et son fils Loris, qui venait de naître. Pendant sa fuite (un mandat d'arrêt international avait été lancé), il a dépensé tout son argent et rencontré une certaine Cecilia, avec laquelle il s'est installé à Lisbonne où ils ont ouvert un petit magasin de disques indépendant très influent qui a fonctionné pendant dix ans. 



Camera Silens et leur morceau 'Réalité' sur la chaîne FR3 en 1985. Cliquez ici si la vidéo ne s'affiche pas.

Officiellement, Bertin n'existe plus et le fugitif se fait connaître sous différents noms, dont celui de Didier Ballet. L'affaire se corse lorsqu'en 1995, Bertin tombe malade et qu'il s'avère que ses années d'héroïne l'ont finalement rattrapé : il est séropositif et a contracté le sida. Aux portes de la mort, il est sauvé d'abord par l'hôpital d'une commune communiste où l'on ne pose aucune question sur son identité, puis par les progrès de la recherche et l'administration d'une trithérapie. 


Au début des années 2000, Bertin et sa compagne s’installent à Barcelone, où ils gèrent le bar appartenant aux parents de Cecilia. Le couple a un enfant ensemble, Tiago, dont la naissance en 2011 amène Bertin à décider que le moment était venu de s'ouvrir sur son passé et d'avancer désormais la conscience tranquille. En novembre 2016, il choisit donc de rentrer en France pour se livrer aux autorités. 


Comme le démontre le documentaire, Bertin n'était plus vraiment considéré comme un ennemi public et sa réapparition n'a pas été particulièrement bien accueillie, car elle a relancé une affaire non résolue (et donc plusieurs couches de paperasse et d'administration) qui n'était plus considérée comme d’actualité par les différentes parties concernées. Mais Bertin est néanmoins jugé et, trente ans après le braquage, il est condamné à cinq ans de prison avec sursis, échappant ainsi à un séjour en prison. 


En devenant un homme libre capable de vivre à nouveau au grand jour, Bertin a pu dès lors renouer avec son premier fils Loris (dont la mère était décédée), prendre le temps de collaborer avec le journaliste de Libération Jean-Emmanuel Escarnot à la rédaction de ses mémoires (Trente ans de cavale : Ma vie de punk, publié chez Robert Laffont en février 2019 - Escarnot est décédé avant sa sortie), et partager son temps entre Toulouse et Barcelone, où il a continué à travailler au bar aux côtés de Cecilia, et à élever Tiago. 


Lors d'une séance de questions / réponses dans une librairie autour de son livre en 2019.

Mais, étant donné que les autorités l'avaient déclaré mort en 1992, une autre des priorités de Bertin était d'obtenir ses papiers d'identité français. C'est devenu une longue bataille qui a finalement duré trois ans, dont certaines situations de cercles vicieux sont capturées dans le documentaire. Il a finalement reçu sa nouvelle carte d'identité le 2 août 2019 mais, quelques jours plus tard, sa santé se dégradant à nouveau, Bertin est tombé dans le coma. Il est décédé le 7 novembre 2019 à Barcelone, à l'âge de 58 ans. 


La projection du documentaire lors de cette édition 2022 de Musical Écran, la première fois qu'il était présenté dans le cadre d'un festival de cinéma en France, a été un événement chargé d'émotion. De nombreux amis et contemporains de Gilles Bertin étaient présents dans la salle, et Eugénie Grandval était elle-même présente pour expliquer comment le documentaire, qui devait initialement être l'histoire édifiante d'un Bertin réformé retrouvant son identité, s'est finalement transformé en une triste histoire retraçant le cauchemar administratif de ses dernières années.


La compagne de Bertin, Cecilia, était également présente (elle avait symboliquement apporté sa fidèle sacoche) et a souligné à quel point cette dernière épreuve administrative avait épuisé Bertin. Son fils aîné Loris, qui vit toujours à Bordeaux et qui est aujourd'hui un acteur important de la scène techno locale, a également évoqué la manière dont sa relation avec son père s'est progressivement développée au cours de ses dernières années. Enfin, l'avocat de Bertin était présent pour raconter d’autres coulisses de la renaissance de Gilles Bertin. 


Pour quelqu'un qui connaissait vaguement l'histoire de Gilles Bertin, après avoir lu les articles de presse parus lors de sa réapparition dans le domaine public et une nouvelle fois lors de son décès, c'était un privilège absolu d'avoir accès à cet aperçu plus complet de la vie et l’œuvre du punk et braqueur de banque repenti. 


Et, que dire, le documentaire d'Eugénie Grandval - dont la production a été initialement déclenchée par un article que la réalisatrice avait lu dans Libération - est aussi passionnant qu’incontournable. Il a déjà été diffusé sur France 3, a été projeté dans d'autres festivals à travers le monde, et il se trouve qu'il est disponible sur Youtube dans son intégralité. Je ne suis pas sûr de la légalité de ce téléchargement, mais faisons avec. Bloquez les 58 minutes qui suivent pour découvrir cette histoire incroyable : « Il était une fois Gilles Bertin »…



Cliquez ici si la vidéo ne s'affiche pas.

Pour aller plus loin : portrait et interview dans Libération, quelques archives musicales dans le musée virtuel de la SACEMle dossier (biographie et vidéos) proposé par Sud Ouest, et une découverte de Camera Silens du côté de Rue89Bordeaux.


Les photos tirées du documentaire qui figurent dans cet article ont pour origine le dossier de presse réalisé par France TV dans le cadre de la promotion du film.


This article is also available in English!

0 commentaires:

À la fin des années 1970/1980, la scène rock bordelaise était réputée dans toute la France pour être particulièrement active et dynamique. L...

À la découverte de la scène rock bordelaise 1977-1987


À la fin des années 1970/1980, la scène rock bordelaise était réputée dans toute la France pour être particulièrement active et dynamique. La ville abritait alors de nombreuses salles de concert, faisait l'objet de reportages dans des émissions télévisées nationales, et tout cela a abouti à ce que le groupe phare local, Noir Désir, s'impose progressivement comme l'un des plus grands groupes de France.

 

Quelques années après cette époque faste, en 2005, l'association musicale Bordeaux Rock, par ailleurs toujours aussi active aujourd'hui, a réalisé un double CD regroupant les titres de différents groupes et chanteurs solos qui ont fait partie de cette scène. L'impressionnant coffret, illustré par le célèbre artiste bordelais Jofo, comprend des photos et des informations biographiques sur chacun des artistes présentés, ce qui en fait une excellente introduction à cette période. 
 

Dans le beau livret, chaque artiste a droit à sa page.

De nos jours, la compilation est même devenue assez prisée (à en croire la bible des discophiles, Discogs). Et, devinez quoi, mon ami Olivier, collègue bassiste de mon projet musical Slowrush, possédait non seulement un mais deux précieux exemplaires et m'en a généreusement offert un. Hourra !
 

Pour profiter pleinement de l'expérience Bordeaux Rock, j'ai décidé de m'installer confortablement et de procéder à une écoute approfondie et tout à fait sans a priori de la compilation. Cette ouverture d'esprit et une certaine indulgence étaient de rigueur : le livret avertissait notamment que la qualité du son variait en fonction de la nature et de l'état des diverses sources d'origine (bobines de studio, de vinyles, mais aussi parfois de cassettes), et que la personne chargée du mastering des morceaux avait fait de son mieux pour créer un ensemble cohérent. Prenant cela en compte, j'étais curieux d'entendre comment tout allait s'assembler.  
 

En regardant le séquencement par ordre alphabétique des pistes, aucun des artistes ne m'était familier, à l'exception de Noir Désir et, peut-être, des Stilettos, nom que j'ai bien dû croiser quelque part. Oui, cela allait être un véritable voyage musical à travers le temps vers l'inconnu. En insérant le CD n°1 dans mon lecteur, étais-je sur le point de faire de belles découvertes, parmi ces 41 artistes (plus trois autres en "bonus", dont les contributions sont antérieures à la période en question) ? J'ai appuyé sur lecture et ai commencé à rédiger en temps réel.
 

Un disque compact en place - les lecteurs d'un certain âge apprécieront.

Les premiers temps forts sont le "pub rock" sans fioritures d'Art-314, avec ses guitares et son harmonica, et la pop californienne mélodique et ensoleillée du bien nommé Beach Lovers, qui sonne encore frais. "X Ray", signé Bolton (euh, Bolton ? Comme la commune dans la banlieue de Manchester ?), mélange guitares avec quelques artifices électroniques, et ils sonnent comme le genre de groupe qui pourrait être appelé à faire la première partie d'un Indochine ou de The Cure (et c'est d'ailleurs ce qui est précisément arrivé à l'époque !).
 

Hmm, le groupe suivant porte le nom à mi-chemin entre amusant et très familier de Les Cons, sauf que l'allusion de départ serait au légendaire album "All Mod Cons" de The Jam, et on peut en effet facilement percevoir cette influence londonienne, avec un jeu énergique et des harmonies vocales pointues. Ensuite, les Flying Badgers semblent encore plus inspirés par la scène britannique (leur bassiste était même un authentique Anglais, originaire de Sheffield) - l'arrangement est parmi les plus créatifs de la compilation, et la mélodie est accrocheuse et mérite d'être chanté sous la douche.
 

"Julie Julie" de Gamine est témoin à mi-carrière d'un groupe qui connaîtra plus tard un grand succès commercial avec son album "Voilà les Anges". Ils sont suivis par Hangar 21 qui présente, enfin, une belle voix féminine. Après 13 titres, Catherine Politoff (car c'est bien d'elle qu'il s'agit) n'est que le deuxième nom de femme à figurer dans la liste des membres des différents groupes. Hangar 21 sonne quelque part entre Nena, Blondie et The Pretenders.


Philippe Jolly est une surprise et ne ressemble à rien d'autre sur la compilation, avec un arrangement travaillé comprenant cuivres, claviers, choristes... c'est le genre de prestation studio qui donne envie d'avoir pu en entendre plus encore dans un environnement live (chose désormais impossible car Jolly est décédé en 2010). On pourrait en dire autant des Lucky Monkeys, avec leur basse "slapping" très années 80 et leurs gros refrains, ou encore des guitares acoustiques de Le Mix, dont le titre 'Aux USA' présente des modulations de dynamique agréables... et quelques changements de tonalité très bien trouvés !                 
 

Le CD n°1 se termine par "Somebody To Love" de Nightshift, décrit dans le livret comme étant dans la lignée d'Elton John ou de Squeeze, comme le démontrent l'arrangement au piano, la mélodie sinueuse et les chœurs façon soul. 

 

Les pages centrales du livret. Non, je ne sais pas non plus qui sont ces joyeux messieurs et il n'y a pas de légende pour nous aiguiller. Photo prise sur la rive droite de la Garonne dans le centre de Bordeaux et attribuée à Alain de la Mata.

L'incontournable Noir Désir démarre le CD n°2 avec le morceau "Danse sur le feu Maria", tiré du premier album du quatuor, un morceau à la fois sombre, atmosphérique et légèrement stressant. Ce titre s'enchaîne étonnamment bien avec le morceau "I Got It Bad" des Owls, au piano et à la manière de Beautiful South, avec l'Anglais Terry Wood au chant. Le livret précise que le groupe était très prometteur et était sur le point d'être signé par la maison de disques Barclay, jusqu'à ce que l'accord tombe à l'eau et que ces hiboux se séparent. Pas chouette du tout...
 

Les artistes suivants, à savoir Poupée Cassée, Réverbère, Rotten Roll et Les Scurs, sonnent un peu comme on s'attend à ce que des groupes portant des noms pareils doivent sonner. Une fois de plus, il faut un artiste solo pour briser la séquence punk-rock, à savoir Patrick Scarzello et les 1'25'' de son titre "La Clope", pépère et old-school. 

  
Spina Bifada est décrit comme l'un des premiers groupes bordelais à avoir utilisé des sampleurs, ce qui leur procure un son plus hypnotique et expérimental que la plupart de leurs contemporains. Leur titre (qui s'intitule justement "Spina Bifada", coïncidence inouïe !) est l'un des morceaux de l'album qui a sans doute le mieux vieilli au fil des ans.  


Les Stilettos, dynamiques et post-punky, méritent une mention spéciale car ils comptaient dans leurs rangs le très influent José Ruiz, qui depuis longtemps fait bouger les choses sur les scènes, dans les médias et dans les coulisses de Bordeaux et de ses environs. Il est l'un des pères fondateurs et préside toujours l'association Bordeaux Rock, qui continue de concevoir et de produire toute une série d'événements, dont le festival annuel Bordeaux Rock, la série de concerts Plages Pop et le festival de documentaires rock Musical Ecran. Bravo, José !  


Juste au moment où vous vous sentez sur le point de faire une overdose de testostérone masculine et de guitares saturées, les inattendus Takenoko apparaissent, menée par une certaine Vanessa au chant lead, fournissant une agréable et aérienne couche mélodique posée sur le scintillement des synthés et une boîte à rythmes rudimentaire. Il y a aussi un solo de saxophone très eighties pour faire bonne mesure. En vérifiant les crédits, je remarque que le claviériste et co-auteur de la chanson est une connaissance du monde virtuel, un certain Bruno Aujard. J'ai bien sûr prévenu Bruno que cet article était en préparation et il était ravi de l'intérêt porté à son groupe, qui naviguait à contre-courant des confrères bordelais d'alors. De mon côté, je me suis engagé à parcourir en profondeur leur œuvre, disponible sur Soundcloud !


Le titre très rauque des Wet Furs, "Au lit les bébés", clôt les débats, avant l'inclusion insolite de trois titres bonus d'artistes des années 1960 et 1970, Tony March & Ses Blousons Noirs, Absinthe et Salty Dog. C'est une façon certes intéressante d'utiliser l'espace disponible sur le CD, mais c'est aussi une manière surprenante de terminer l'album. Ces chansons ont-elles été ajoutées parce que, comme l'explique le livret, les groupes Camera Silens, Les Exemples et Kid Pharaon ont refusé de faire partie de la compilation ?   
 

L'ordre de passage dans toute sa splendeur.

Bref, quel est le verdict global ? Eh bien, malgré les craintes de l'ingénieur de mastering, la collection coule de manière cohérente. À quelques exceptions près, il s'agit d'enregistrements auto-produits tête-dans-le-guidon de groupes cherchant à capturer sur bande leurs arrangements live, ce qui donne des enregistrements énergiques et homogènes, mais souvent assez basiques en matière d'instrumentation... et étant donné qu'une grande majorité des groupes affichait un effectif type chant / guitare / basse / batterie, plusieurs décennies plus tard bon nombre de ces ensembles semblent un peu... interchangeables. Les exceptions à cette règle (comme Philippe Jolly, Spina Bifada ou Takenoko) sont ainsi particulièrement bienvenues.
 

Il faut dire aussi que, euh, il n'y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent en termes de paroles. C'est peut-être dû à la technologie d'enregistrement lo-fi utilisée par beaucoup ici, mais la plupart du temps, il est quasi-impossible de comprendre ce qui est dit, que ce soit en français ou en anglais, mais là encore, il y a eu quelques bonnes surprises par ci et par là (Noir Désir et Les Stagiaires me viennent à l'esprit). Ceci étant dit, à la décharge de beaucoup de ces groupes, lorsque la priorité était d'éblouir le public en produisant décibel sur décibel toutes les semaines au Jimmy, on ne cherchait pas forcément à peaufiner au maximum le contenu des paroles. :-)
 

Il est vrai que cette compilation se présente comme un album de rock... donc c'est bien du rock (plutôt à forts accents punk) qu'on nous sert quasiment du début à la fin. Il est néanmoins surprenant de ne pas déceler ce qui se passait ailleurs à la même époque. Au Royaume-Uni, la période est associée à la montée en puissance des artistes new wave et synth pop, qui ont cédé la place aux sons indie mélodiques de groupes tels que The Smiths et Lloyd Cole & The Commotions. Aux États-Unis, c'était l'ère des groupes post-punk, Talking Heads en tête, suivie par l'éclosion de la scène alternative "college radio" menée par R.E.M.. Mais il n'y a guère de signe de ces mouvements ici, si ce n'est dans les morceaux proposés par, entre autres, Flying Badgers, Le Mix ou Gamine.  



Enfin, en parcourant une dernière fois la liste des artistes, Les Stagiaires, Stalag, Les Standards, Steel Angel, Les Stilettos, Stillers, STO et Strychnine confirmeront sans doute que le meilleur point de départ pour un groupe bordelais est de choisir un nom commençant par les lettres S et T ! Il y avait manifestement une véritable tendance dans ce sens, que d'autres attribuent à l'influence affichée des... Stones et des Stooges !
 

Dans l'ensemble, l'écoute de cette compilation a constitué un voyage musical insolite dans le temps, à la recherche d'une scène rock qui n'existe peut-être plus, mais qui s'est certainement développée et a évolué vers la scène musicale que l'on peut encore percevoir aujourd'hui dans des lieux tels que Rock School Barbey ou le Krakatoa. Pour ma part, je ne manquerai pas d'explorer plus avant les carrières d'artistes tels que Spina Bifada, Philippe Jolly, Takenoko, Flying Badgers et The Owls, que ce soit en ligne ou dans le monde réel.
 

Donc, vive Bordeaux Rock et, bien que quelques années se soient écoulées depuis la sortie de ce coffret, félicitations à tous ceux qui ont participé à la production de cette compilation (projet qui a demandé un an de travail), qui constitue une capsule temporelle musicale importante et précieuse !

 

 

> Un grand merci à Olivier Rols pour m'avoir gentiment offert un exemplaire de cet artefact musical rare ! 

> Retrouvez l'actualité de Bordeaux Rock sur le site www.bordeauxrock.com

> This article is also available in English! 

0 commentaires:

Parmi les grands succès du box-office français des années 1980, Les Fugitifs est l'un de ceux dont les cinéphiles se souviennent le mie...

Aux trousses des Fugitifs à Bordeaux !

Parmi les grands succès du box-office français des années 1980, Les Fugitifs est l'un de ceux dont les cinéphiles se souviennent le mieux et qui est encore régulièrement diffusé sur les chaînes de télévision hertziennes. Et il se trouve que certaines scènes clés du film ont été tournées à Bordeaux ! Invisible Bordeaux s'est associé à Jérôme Mabon, qui tient l'excellent blog La Pellicule Bordelaise, pour retrouver certains des lieux de tournage et tenter de fusionner ces scènes des années 1980 avec la ville telle qu'elle est en 2022 !

Source : mauvais-genres.com


Les Fugitifs
, écrit et réalisé par Francis Veber et sorti en 1986, fait partie d'une trilogie de ses films avec les acteurs légendaires Gérard Depardieu et Pierre Richard dans les rôles récurrents de Jean Lucas et François Pignon (les autres chapitres étant La Chèvre et Les Compères). La distribution des Fugitifs comprenait également l’inimitable Jean Carmet et la jeune Anaïs Bret, qui jouait à merveille le rôle de Jeanne, la fille du veuf Pignon. 


Les Fugitifs
s'ouvre sur la sortie de prison de Jean Lucas (Depardieu), un homme réformé qui a purgé sa peine pour un certain nombre de braquages de banques. Tentant de reconstruire sa vie de se reprendre en main, il se rend dans une banque pour ouvrir un compte, mais il est lui-même pris dans une tentative de braquage menée par le très maladroit François Pignon (Richard). Après une entrée en matière laborieuse, la rencontre imprévue fait que les deux hommes (rejoints plus tard par Jeanne) se retrouvent en fuite. Le film raconte comment ils parviennent plus ou moins à garder une longueur d'avance sur les autorités. 


Les premières séquences clés ont été tournées en extérieur à Bordeaux, comme celle-ci, qui met en scène Lucas / Depardieu et deux policiers devant la bijouterie Mornier, toujours très présente dans la rue Sainte-Catherine. Bien qu'ils soient assis dans une voiture, dans les années 1980, la rue avait déjà été entièrement piétonnisée ! 



La suite s’écrit sur la place Saint-Michel. On peut voir Lucas / Depardieu traverser la place animée et se diriger vers une agence de la banque fictive BNT. Les scènes du braquage, qui se déroulent à l'intérieur de la "banque", ont été tournées en studio. 




Lorsque la nouvelle de la tentative de braquage parvient à la police, les agents s'empressent de coller leur gyrophare sur le toit de leur Renault 20 et de faire un virage spectaculaire sur la place Tourny, manquant d'entrer en collision avec un bus. 




Une fois que les agents atteignent le quartier Saint Michel, avec une petite armée de policiers anti-émeute, ils interrompent un cours d'aérobic qui se déroule au premier étage d'un immeuble typique de Bordeaux (eh oui, nous sommes bien dans les années 80).




Désormais en fuite ensemble, les deux héros improbables écrasent une voiture volée sur un chantier de la rue de Macau (où se trouve maintenant la résidence des Jardins de Tivoli), une rue résidentielle tranquille où on est loin de penser qu’elle a pu servi de décor à des scènes d'un succès au box-office ! Le duo s'attaque ensuite à une autre voiture qui s'arrête en face (une Porsche 944, rien de moins - merci Patrick !), se débarrassant du conducteur - venu pour un rendez-vous galant - et prenant rapidement la fuite. 




L'intrigue s'épaissit lorsque Pignon / Richard révèle à son compère qu'il a une fille. Celle-ci est bientôt récupérée, puis le père et l'enfant négocient certaines des rues étroites de Bordeaux, avant d'abandonner leur moyen de transport devant un barrage de police. Ils se dirigent alors vers la Galerie Bordelaise pour faire un peu de lèche-vitrine. 






 

Après divers rebondissements, Lucas / Depardieu finit par veiller sur la jeune Jeanne et ils passent une nuit à la dure dans un entrepôt de la rue Terre des Bordes, qui longe le côté sud de la gare Saint-Jean. 

 


À bord du dernier d'une longue série de véhicules volés (cette fois, il s'agit d'une camionnette de livraison Caraïbos), les fugitifs se retrouvent d'abord à l'extérieur, puis à l'intérieur du Jardin Public. Une fois de plus ils parviennent à passer entre le mailles du filet de la police !
 



Mais nous en resterons là pour Gérard Depardieu, Pierre Richard et Anaïs Bret, étant donné que les autres scènes extérieures du film ont été tournées à Meaux, près de Paris, et (vraisemblablement) dans les Alpes françaises... donc si vous voulez connaître la suite, et savoir si les fugitifs ont réussi à ne pas se faire prendre, il vous faudra mettre la main sur le film... ou attendre sa prochaine diffusion à la télévision ! 

 

Vous pouvez également regarder le remake américain du film, Three Fugitives, avec Nick Nolte, Martin Short, James Earl Jones et Sarah Doroff (également réalisé par Francis Veber)... mais qui ne jouit pas de l’immense atout de comporter des scènes tournées à Bordeaux !
 

Décovrez la bande d'annonce du film Les Fugitifs :

Cliquez ici en cas de problème d'affichage.

Cliquez ici pour voir la bande annonce du remake américain, Three Fugitives

 

Découvrez ce même reportage photo accompagné des explications de Jérôme Mabon sur son blog la Pellicule Bordelaise !

 

This article is also available in English!


0 commentaires:

L'architecte et ami du blog Mathias Cisnal a écrit un livre, publié par l'éditeur le Festin, sur son sujet de prédilection : un quar...

Lecture recommandée : la découverte du quartier Mériadeck signée Mathias Cisnal

L'architecte et ami du blog Mathias Cisnal a écrit un livre, publié par l'éditeur le Festin, sur son sujet de prédilection : un quartier de Bordeaux pas comme les autres, Mériadeck ! Et, devinez quoi, le livre, Mériadeck, Parcours en ville, est une très belle réussite !

 

Saviez-vous que l'esplanade centrale du quartier Mériadeck est, pour l'essentiel, construit sur un terre-plein constitué par les gravats issus des démolitions des maisons de l’ancien quartier ? Saviez-vous également que 35 ans se sont écoulés entre l'élaboration du projet d'un bâtiment destiné à occuper l'espace entre les hôtels Ibis et Novotel et la réalisation de ce bâtiment, l'immeuble Laure-Gatet ? Et saviez-vous que quelque part dans les profondeurs de Mériadeck, un local héberge un club de « slot racing » doté de plusieurs circuits, dont un en bois datant des années 1960 ?

 

Ce ne sont là que quelques-unes des informations les plus insolites que Mathias partage dans ce livre de 96 pages, très illustré et tout en couleurs, qui a également été conçu pour donner une vue d'ensemble de ce qu'est le quartier. Un essai introductif explique comment le quartier est passé de terrains marécageux à l'un des quartiers les plus populaires et mouvementés de Bordeaux, avant de raconter l'histoire de l'expérience urbaine à grande échelle menée à partir des années 1960 par le maire Jacques Chaban-Delmas, qui a donné naissance au quartier administratif et résidentiel mal-aimé que nous connaissons aujourd'hui.
 


Trois propositions d'itinéraires permettent de se glisser sous la peau de Mériadeck, le premier se concentrant sur la zone centrale, les autres sur les zones des périphéries est et sud. Chaque bâtiment à repérer en chemin est décrit en détail, en utilisant des termes précis sur le plan architectural, mais dans un style très accessible et plaisant à lire.
 

Le livre comprend également des informations biographiques sur les architectes qui ont contribué au projet de reconstruction du quartier, et ne s'arrête pas aux édifices modernes, mais inclut des sites tels que la villa Rohan sur le cours d'Albret ou le mémorial des morts de la Grande Guerre. Les sculptures et statues disséminées ici et là sont également incluses. Bien sûr, le centre commercial de Mériadeck fait l'objet d'un chapitre à part entière, mais des paragraphes sont également consacrées à des éléments plus inattendus, comme quelques grandes bouches d'aération ou les escaliers monumentaux ! Enfin, l'ouvrage recense les fois où Mériadeck a servi de décor à des films, des séries télévisées, des publicités ou des clips musicaux.

En résumé, ceci est le guide que le quartier de Mériadeck méritait et qui s'avère être une lecture passionnante, surprenante et enrichissante, quels que soient vos sentiments à l'égard de ce quartier, qui a toujours été un sujet épineux qui divise à Bordeaux !  
 

Mériadeck, parcours en ville (le Festin) est disponible en librairie et en ligne !
 

P.S. N'oubliez pas qu'il y a quelque temps, j'ai rencontré Mathias pour parler du quartier Mériadeck, ce qui a donné lieu à un podcast, qui est toujours disponible à l'écoute ici !



Cliquez ici si le lecteur ne s'affiche pas sur votre appareil.
 
Le podcast est également à retrouver sur différentes plates-formes dont Anchor, Apple Podcasts, Spotify, Google Podcasts, Player FM, PocketCasts, RadioPublic, Overcast, Podbean, Podcast Addict et Stitcher. N'hésitez pas à vous abonner via l'application de votre choix afin de ne rien rater !

0 commentaires:

Il est 11h30 le samedi 2 juillet 1988, au fin fond de la zone maraichère d'Eysines, et le calme ambiant est rompu par le bruit d'un ...

Le jour où un avion militaire ouest-allemand s'est écrasé dans les champs d'Eysines

Il est 11h30 le samedi 2 juillet 1988, au fin fond de la zone maraichère d'Eysines, et le calme ambiant est rompu par le bruit d'un avion de transport militaire C-160D Transall s'écrasant au sol. Par miracle, les six personnes à bord ont toutes survécu. Que s'est-il passé ? 


L'appareil appartenait à l'armée de l'air ouest-allemande. Il avait décollé plus tôt ce matin-là de Landsberg, près de Munich, et faisait partie d'une flotte qui se rendait à Mérignac en vue de récupérer des parachutistes allemands qui venaient de terminer des exercices aux côtés de leurs homologues français au Camp de Souge à Martignas-sur-Jalle. 

Un Transall C-160 moderne de l'armée de l'air allemande, comme celui impliqué dans l'accident. Ce type d'appareil est actuellement en cours de retrait en France et en Allemagne et est remplacé par l'Airbus A400M Atlas. Source photo : Wikipedia.
En atteignant le département de la Gironde, le Transall était entré dans sa phase d'approche lorsque le pilote s'est rendu compte que le moteur gauche s'était arrêté. L'avion étant pratiquement en plané et perdant rapidement de l'altitude, il s'éloigne de la trajectoire de vol et, dans l'espoir d'éviter les zones habitées, se dirige vers l'ouest, vers les plaines maraîchères d'Eysines, en vue d'un atterrissage d'urgence. 


Cependant, le train d'atterrissage étant maintenant en place et l'avion volant à seulement quelques mètres du sol, un obstacle inattendu et indésirable est apparu : des lignes électriques à haute tension. Il n'y avait aucun moyen de s'élever au-dessus des câbles, le pilote a donc tenté de guider l'avion en dessous. C'est alors que les roues de l'avion ont heurté les berges de la jalle, le ruisseau qui traverse le cœur de la zone maraîchère d'Eysines, et que l'avion s'est tordu et a tourné sur une courte distance avant de se briser et de s'arrêter brutalement, non loin de là où se trouve aujourd’hui le parking relais Cantinolle de la ligne D du tram. 

 

Photo aérienne créditée à Caroline Marmolat (depuis un hélicoptère Airlec) parue dans l'édition du lundi 4 juillet 1989 de Sud Ouest, comportant une ligne pointillée indiquant la trajectoire de l'appareil, et l'échangeur d'Eysines-Cantinolle en arrière-plan. Source : archives Sud Ouest.
 
La même zone aujourd'hui, notez la jalle sur la gauche, et les câbles haute tension vers la droite de l'image.

Quatre des six membres de l'équipage ont pu immédiatement s'extraire de l'épave, les deux autres ont dû être dégagés par les services de secours. Tous ont été transportés à l'hôpital Pellegrin de Bordeaux, où il a été rapidement établi que trois d'entre eux étaient sortis indemnes de l'épreuve, tandis que les trois autres - bien que considérés initialement comme « grièvement blessés » - ne souffraient finalement que de quelques fractures. Dès le lendemain, ils ont pu aider les enquêteurs dans leurs investigations. Pendant ce temps, les 48 parachutistes qui devaient rentrer chez eux ont sans doute été secoués en apprenant la nouvelle, se demandant ce qui aurait pu se passer si l'avion avait été entièrement chargé lorsque le moteur défectueux s'est arrêté. 


Le surlendemain, le quotidien Sud Ouest a publié une interview d'un certain Pierre-Élie Baron, qui était parmi les premiers sur les lieux de l'accident : « J’ai vu passer l’avion à très basse altitude, juste au-dessus de la cime des arbres. Il avait un moteur arrêté car l’hélice gauche ne tournait pas. Il y a eu un bruit sourd et j’ai compris qu’il s’était écrasé. J’ai sauté sur mon vélo et j’étais sur l’accident en même temps que les gendarmes qui patrouillaient aux grottes de Majolan. » L'après-midi aura donc été plus chargée que prévu pour les gendarmes affectés au parc Majolan de Blanquefort, réputé pour sa tranquillité…

 

Couverture de l'accident par Sud Ouest, notamment l'interview de Pierre-Élie Baron. Photos créditées à Caroline Marmolat et Guy Martineriq (?). Source : archives Sud Ouest.

Monsieur Baron : « Un des pilotes avait été éjecté. Je lui ai demandé combien ils étaient dans l’avion et il m’a répondu en allemand. Il était dans le cirage, le pauvre ! Il y avait des gars coincés mais aucun ne gémissait ou ne criait. C’était impressionnant ! »


Le maraîcher Francis Barrière, propriétaire du terrain où l'avion s'est écrasé, a également été interviewé : « Le matin même, je labourais à 50 mètres de là. C’est un miracle qu’il n’y ait eu personne dans les jardins à ce moment-là… » ”


Si l’issue était si favorable, c'est en grande partie grâce au travail exemplaire des services de secours, qui ont été rapidement sur les lieux et ont fourni une réponse efficace et efficiente. Cette action a été saluée un peu plus tard, le 7 mars 1990, à la caserne des pompiers d'Ornano, dans le centre de Bordeaux, lorsque 16 membres des services de secours ont reçu des distinctions de mérite des militaires allemands, en présence du maire de Bordeaux, du consul d'Allemagne et de divers représentants de la Bundeswehr. La cérémonie officielle a été suivie d'un pot de l’amitié organisé par les autorités allemandes, qui ont fourni des quantités (apparemment importantes) de bière aux 300 convives, dont les six membres de l'équipage du Transall. 


Un post-scriptum positif donc pour cet accident d'avion à la fin heureuse... d'autant plus émouvant qu'il s'est produit six mois après que le vol AF1919 Bruxelles-Bordeaux se soit écrasé à deux kilomètres de là, toujours à Eysines, entraînant la mort des 16 personnes à bord. La fin des années 1980 a manifestement été une période à part dans le ciel d'Eysines. 

 

> Localiser sur la carte Invisible Bordeaux : Site of 1989 Transall C-160D plane crash, Eysines

> Ce dossier a pu être rédigé grâce aux ressources disponibles dans l'excellente rubrique Archives du journal Sud Ouest.

> This article is also available in English.

0 commentaires:

Afin de tout savoir sur l’événement « Talitres In Waves », le samedi 17 septembre à Bordeaux, et plus largement sur le label Talitres, Invis...

Découverte du label Talitres et de l’événement « Talitres In Waves » en compagnie de Sean Bouchard

Afin de tout savoir sur l’événement « Talitres In Waves », le samedi 17 septembre à Bordeaux, et plus largement sur le label Talitres, Invisible Bordeaux s’est entretenu avec Sean Bouchard, fondateur et directeur de cette maison de disque bordelaise aux accents très internationaux. Podcast à découvrir ci-dessous !


« J’ai toujours eu envie de créer des ponts avec d’autres domaines artistiques, de décloisonner les choses, de créer des concerts dans des lieux singuliers, de proposer une expérience différente. » - Sean Bouchard


Le (pardon, LE !) rendez-vous de cette rentrée à ne pas manquer se tiendra le samedi 17 septembre, durant les Journées européennes du Patrimoine, dans la magnifique cour d’honneur du Musée des Arts Décoratifs et du Design : l’événement « Talitres In Waves », une soirée exceptionnelle organisée par le label bordelais Talitres en partenariat avec le Musée et Musiques de Nuit (le Rocher de Palmer), avec des artistes du label et des rencontres culturelles.


Deux artistes Talitres se produiront sur scène. À 20h30 la musicienne anglo-libanaise Nadine Khouri dévoilera en trio des titres de l’album « Another Life » (produit par le légendaire John Parish) qui paraîtra le 18 novembre, et que Talitres annonce comme « une œuvre à la beauté foudroyante où les arrangements offrent une majestueuse respiration à ces chansons impressionnistes et au grain de voix de Nadine Khouri, ce chant suspendu, étiré et prodigieusement en nous ».


Puis viendra, à 21h30, la pop orchestrale et lumineuse de deux drôles de compères, Maxwell Farrington & le SuperHomard (qui se produiront en quintet). Le mariage de la voix de baryton de Farrington et des arrangements séduisants de Christophe Vaillant (AKA le SuperHomard) a déjà donné lieu à l’album « Once » et l’EP « I Had It All ». À classer quelque part entre The Divine Comedy, Scott Walker et Burt Bacharach, sachez qu’Invisible Bordeaux est fan… 


Pour tout savoir sur le label Talitres ainsi que sur la genèse et les objectifs de cette soirée « Talitres In Waves », je vous invite à plonger ci-dessous dans cette rencontre en forme de podcast avec Sean Bouchard. Il y raconte notamment la création du label, la philosophie Talitres, ses collaborations avec des artistes tels que The Apartments ou Laish, les coulisses des travaux réalisés dernièrement avec Maxwell Farrington & le SuperHomard ou Nadine Khouri, les avantages d’être un label basé à Bordeaux, le contexte actuel pour les maisons de disques, et les ambitions de Talitres pour les années à venir ! Un ordre du jour dense mais passionnant ! Bonne écoute ! 


Cliquez ici si le lecteur ne s'affiche pas sur votre appareil.

Le podcast est également à retrouver sur différentes plates-formes dont Anchor, Apple Podcasts, Spotify, Google Podcasts, Player FM, PocketCasts, RadioPublic, Overcast, Podbean, Podcast Addict et Stitcher. N'hésitez pas à vous abonner via l'application de votre choix afin de ne rien rater !


Informations sur l'événement : 

> Talitres In Waves - Soirée Musicale & Rencontres Culturelles
> Samedi 17 septembre - ouverture des portes 19h30
> Musée des Arts Décoratifs et du Design, rue Bouffard, Bordeaux
> Alcools, softs et petite restauration par Café Madd by SIP
> Pré-ventes 15€ / Sur place 17€
> talitres.com / +33 5 56 91 71 45


Maxwell Farrington & Le SuperHomard et Nadine Khouri en images :


0 commentaires:

Les lecteurs de (très) longue date du blog se souviennent sans doute non sans émotion de la fois, en 2014, où je me suis associé à mon collè...

Retour à Puynormand à la redécouverte de l'intersection du méridien de Greenwich et du 45e parallèle !


Les lecteurs de (très) longue date du blog se souviennent sans doute non sans émotion de la fois, en 2014, où je me suis associé à mon collègue blogueur Vincent et à mon fils Dorian pour explorer le sujet « invisible » par excellence, à savoir le point virtuel où deux lignes virtuelles se croisent virtuellement : le point de confluence entre le méridien de Greenwich et le 45e parallèle nord ! Hourra


Comme vous l'aurez compris en recoupant rapidement avec le globe terrestre que vous avez inévitablement sous la main, l'endroit est particulièrement intéressant pour quiconque s'intéresse un tant soit peu aux bizarreries géographiques : c'est le lieu même qui se trouve exactement à mi-chemin entre l'équateur et le pôle Nord, et où l'est devient aussi l'ouest (ou l'ouest l'est). Et oui, c'est en Gironde, au bord d'une route qui relie Saint-Seurin-sur-l'Isle à Puynormand (il est techniquement situé sur la commune de Puynormand), à une soixantaine de kilomètres à l'est de Bordeaux. 


En 2014, Vincent, Dorian et moi avons bravé la pluie battante pour y planter un panneau en bois fait maison qui constituerait un repère indiquant le point de rencontre du méridien et du 45e parallèle. À l'époque, il n'y avait rien sur place pour indiquer l'endroit exact, et notre panneau rudimentaire a survécu plusieurs années (et a même été photographié solennellement par un certain nombre de passionnés de confluences latitude / longitude, qui postent leurs découvertes en ligne).  


Le panneau très roots que nous avions installé en plein orage en 2014.

Mais ce qui est peut-être encore plus mémorable, c'est que, grâce à une rencontre fortuite, notre court séjour à Puynormand nous a valu une audience imprévue avec un certain André Stanghellini. Il est le fondateur de « Greenwich / 45° », une modeste association qui cherche à faire connaître et valoriser ce lieu insolite et qui a développé un projet ambitieux de création d'une véritable zone d'accueil, avec parking, monument et panneaux d'information. La conversation d'alors a été passionnante. 


Huit ans plus tard, en août 2022, Puynormand et sa confluence unique se trouvaient à proximité de l'itinéraire d'un périple vélo de quatre jours prévu avec mon épouse et mon beau-père. Je ne pouvais pas laisser passer cette occasion de revoir M. Stanghellini et de faire un état des lieux des progrès réalisés entre-temps. Le rendez-vous a été pris !


Une partie du nouveau panneau.

Une fois de plus, nous nous sommes rencontrés dans sa maison au cœur du bourg de Puynormand, qui ne sert plus de maison d'hôtes, mais qui était néanmoins très animée le jour de mon passage, car André et son épouse Marie-José étaient en compagnie de leur fils Pierre et de sa famille, désormais domiciliés à Hong Kong. J'ai demandé à André ce qui avait changé depuis 2014. 


« Nous avons essayé en vain de faire bouger les choses et de nombreuses promesses ont été faites, mais rien ne s'est vraiment produit, en grande partie par manque de moyens financiers. Cependant, un grand pas en avant est que le terrain lui-même a été acheté par la mairie et est à présent un terrain communal. Comme nous avons le plein soutien du maire, nous avons au moins pu, il y a un an environ, y installer un panneau plus pérenne. »  


En effet, j'étais déjà au courant de cette nouveauté dans le paysage, ayant récemment lu un article sur le blog de François Remodeau, instituteur à la retraite, qui s'est lancé le défi de parcourir à pied le méridien de Greenwich du nord de l'Angleterre au sud de l'Espagne (François était en contact avec moi et nous avons bien sûr évoqué ensemble les projets d'André Stanghellini !). 


André Stanghellini et François Remodeau, aventurier du méridien de Greenwich (photo reproduite avec l'aimable autorisation de François).

André ajoute que « nous avons utilisé du matériel robuste qui avait également été employé pour le panneau extérieur de notre maison d'hôtes, il devrait résister à tous les éléments ! Néanmoins, nous aimerions encore aller plus loin. À terme, notre double objectif est bien sûr de matérialiser le point de convergence, mais aussi de valoriser l'histoire qui va avec, de proposer un parcours pédagogique sur ce que cela représente en termes d'histoire de la structuration et du calcul du temps et de l'espace, de la navigation, etc. Il y a de fortes chances que nous puissions au moins installer quelques panneaux d'information avec l'aide d'un enseignant. »


Marie-José mentionne également qu'entre-temps, « le site est véritablement devenu un lieu d'intérêt légitime, nous l'avons même intégré dans une parcours de visite organisé lors des Journées du patrimoine - c'est là que la promenade s'est terminée ! »


Le nouveau panneau routier, une vue globale du site dans toute sa splendeur, et gros plan sur le panneau qui annonce, tout simplement, le centre de l'hémisphère nord.

Et bien que le projet d'un centre d'interprétation plus imposant semble avoir été abandonné, le rêve d'une œuvre d'art plus importante et plus emblématique est toujours d'actualité. André explique que « nous espérons solliciter un artiste bordelais de renom qui, nous le pensons, pourrait avoir envie d'installer une œuvre dans un endroit aussi unique ». Ainsi, peut-être que dans quelques années, les personnes traversant la campagne sur l'autoroute A89 ou la départementale 123 pourront apercevoir une grande sculpture montrant le point de rencontre de ces deux lignes imaginaires !  


Laissant André et sa charmante famille derrière moi (le mot de la fin d'André était un chaleureux et sincère « Vive l'amitié franco-britannique »), j'ai repris mon vélo pour voir le nouveau panneau par moi-même, et j'étais également heureux de voir qu'il y avait maintenant une flèche indiquant le chemin depuis la départementale. Sur place, je me suis rendu compte qu'il y avait d'autres ajouts improvisés, sous la forme de deux panneaux en bois indiquant la latitude et la longitude. Après avoir pris quelques photos, je me suis dirigé vers l'est en direction de Ménesplet, où j'ai rejoint mes compagnons de voyage. 



L'un des autres panneaux, un peu en forme de crucifix, non ?

Une fois de plus, huit ans après, il a été étrangement agréable de visiter quelque chose qui n'existe pas, grâce notamment à la redécouverte de l'énergie, l'enthousiasme et la bonne humeur d'André Stanghellini. Le Bordeaux Invisible (tout comme que l'aventurier du méridien François Remodeau) espère que ses projets se concrétiseront ! Vive Puynormand !


> Localisez sur la carte Invisible Bordeaux : Convergence between Greenwich meridian and 45th parallel North

> Cliquez ici pour découvrir le récit du périple de François Remodeau le long du méridien de Greenwich (jusqu'au nord de l'Espagne pour l'instant!)

> Cliquez ici pour revivre l'aventure Puynormand 2014

> This article is also available in English!

0 commentaires:

Le Bordeaux Invisible a fourni les textes et les images destiné à un dossier de cinq pages sur la ville de Bordeaux qui figure dans le numér...

Dossier 'My City' Bordeaux à découvrir dans le numéro actuel de The Simple Things !


Le Bordeaux Invisible a fourni les textes et les images destiné à un dossier de cinq pages sur la ville de Bordeaux qui figure dans le numéro du mois d'août 2022 du magazine britannique The Simple Things, actuellement disponible en kiosque au Royaume-Uni ainsi qu'en ligne. 

Dans cet article, je propose un aperçu de ce qui fait le charme de la ville et de ce qui la rend différente, des endroits à voir, de la nourriture à goûter, de la meilleure façon de se déplacer dans Bordeaux, et bien d'autres choses encore, y compris une visite personnelle avec quelques recommandations utiles. J'espère qu'il s'agit d'un aperçu intéressant et fidèle du "Port de la Lune" ! Et oui, il se peut même que vous y trouviez un canelé !



> Cliquez ici pour en savoir plus et commander un exemplaire

> Site internet The Simple Things : www.thesimplethings.com

> Site internet The Simple Things France : www.simple-things.fr

0 commentaires: