Quelle ne fut pas ma surprise, lors d'une balade à vélo entre Lacanau et Carcans-Maubuisson, sur un tronçon de piste cyclable parmi les plus beaux de Gironde, de voir des panneaux indiquant "la Réserve naturelle nationale de l'étang de Cousseau". J'ai décidé d'aller enquêter !
Je me suis écarté de la piste cyclable principale et j'ai emprunté un
chemin qui s'étendait sur environ un kilomètre, jusqu'à ce que
j'aperçoive une rangée de porte-vélos en bois devant un portail. J'ai
attaché mon vélo et j'ai continué
à pied, tout en descente, en suivant un sentier étroit et sinueux.
D'abord la sensation d'être en pleine nature, puis, sur la gauche,
s'ouvrait la vision idyllique d'une grande étendue d'eau filtrant à
travers les arbres, bientôt suivie d'une plate-forme
d'observation en bois. J'étais arrivé et le spectacle qui s'offrait à
moi était aussi splendide que spectaculaire.
Cette réserve naturelle, constituée d'un étang et d'une vaste zone de
marais, couvre une superficie de 882 hectares (l'étang représente à lui
seul 50 hectares) et est ouverte à la visite depuis 1976. D'une certaine
manière, la réserve propose
un voyage dans le temps à la découverte du paysage tel qu'il était avant
le 19ème siècle, lorsque l'homme a remodelé le paysage landais et le
littoral océanique.
Panneaux d'information accueillant les visiteurs. |
D'après ce que j'ai pu comprendre (et il se peut que ce paragraphe doive
être réécrit si quelqu'un me dit le contraire), le long de la côte
atlantique, des dunes de sable se développaient, s'élevaient et
s'abaissaient, empêchant les eaux
intérieures de rejoindre la mer, formant les grands lacs d'eau douce de
Lacanau et d'Hourtin. Ailleurs, les terres côtières ont été stabilisées
par la plantation de pins maritimes et les terres environnantes ont été
irriguées pour les rendre plus habitables.
Cependant, dans cette partie plus accidentée de la région, il était
plus difficile de planter des pins maritimes, et les marais sauvages ont
donc prévalu, abritant un écosystème riche et en constante évolution de
plantes, d'arbres, d'oiseaux, de mammifères
et d'insectes.
Parmi la faune présente sur le site, le site internet des réserves naturelles nationales signale diverses espèces de crapauds,
grenouilles, tritons, chevreuils, sangliers, blaireaux, loutres ; plus
de 200 espèces d'oiseaux dont le balbuzard pêcheur,
l'oie cendrée, la spatule blanche, la mouette rieuse, la grue et le
canard ; tandis qu'environ 70 espèces d'oiseaux viennent s'y reproduire,
dont le circaète jean-le-blanc, le faucon hobereau, le busard des roseaux, le bondrée apivore et le milan noir. Sans oublier
les divers reptiles, amphibiens, libellules (39 espèces) et papillons
(50 espèces) présents sur les lieux. Je suppose que nous pourrions
continuer, mais si nous le faisons, nous risquons d'en avoir pour un
certain temps…
Heureusement, tous ces faits et chiffres en constante évolution sont
surveillés en permanence par une organisation appelée SEPANSO (Société
pour l'Étude et l'Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest), qui gère
la réserve. Elle gère également
le Banc d'Arguin, à l'embouchure du Bassin d'Arcachon, et la Réserve
naturelle nationale des Marais de Bruges, qui attend depuis longtemps
son propre dossier Bordeaux Invisible !
Dans la réserve, à ma grande surprise, un représentant de la SEPANSO était présent sur la plate-forme d'observation principale pour répondre aux questions, donner des conseils et prêter deux télescopes pour permettre une observation plus poussée des oiseaux. Il a cependant fait remarquer qu'un milieu d'après-midi chaud en juin n'était pas optimal pour observer quoi que ce soit de plus intéressant que le groupe de hérons se blottissant dans un arbre au loin. Je planifierai les choses correctement la prochaine fois !
De là, j'ai grimpé les marches de l'une des deux grandes tours
d'observation de la réserve, la Tour de Lesperon. Par endroits, des
notes poétiques écrites sur du tissu ajoutent un peu de mysticisme à
l'ensemble.
La Tour de Lesperon. Un poème est écrit sur le rectangle de tissu blanc qui bouge avec le vent. |
Du haut de ce sommet, je me sentais un peu comme le roi de Cousseau, et
pour couronner le tout, j'apercevais au loin une magnifique vache marine. Bref, le
safari pouvait commencer !
Mais de ce point de vue, outre l'impressionnante beauté de la nature, le
plus frappant était la tranquillité de l'endroit, dont le silence
n'était troublé que par le bourdonnement des insectes. Lors de mon
passage, il n'y avait que trois
autres visiteurs, j'en ai croisé deux autres en sortant - difficile de
croire que la réserve attire, paraît-il, entre 25 000 et 30 000
visiteurs par an... En tout cas, il n'y avait pas foule en ce dimanche
après-midi de juin.
Quoi qu'il en soit, en ce qui me concerne, je
reviendrai sans aucun doute dans un avenir proche afin de pouvoir
profiter pleinement de la réserve. Il y a une autre tour d'observation à
escalader et un circuit pédestre complet à découvrir.
D'une certaine manière, cette première visite spontanée aura simplement servi de
bande-annonce précipitée avant le déroulement du film dans son
intégralité !
Alors, chère Réserve naturelle nationale de l'étang de Cousseau, le
Bordeaux Invisible sera bien de retour... et de préférence un jour où il
y a plus d'oiseaux à observer !!
Mise à jour : le Bordeaux Invisible y est bien retourné et a grimpé les marches de la Tour Galip. Quelle vue ! |
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