Il y a quelques semaines, Invisible Bordeaux a fait équipe avec la Mémoire de Bordeaux Métropole pour s'aventurer à l'intérieur du Pont de Pierre, un des sites les plus emblématiques de la ville, à la rencontre de Laurent Rascouailles, chargé de la visite des ouvrages d'art à Bordeaux
Métropole.
Notre interview vidéo a ensuite été publiée sur les réseaux sociaux par la Mémoire de Bordeaux Métropole et voici, quelques semaines après, un retour sur les secrets que Laurent nous a révélés sur le pont.
Notre interview vidéo a ensuite été publiée sur les réseaux sociaux par la Mémoire de Bordeaux Métropole et voici, quelques semaines après, un retour sur les secrets que Laurent nous a révélés sur le pont.
1. Le Pont de Pierre est creux
Les entrailles du Pont de Pierre ! |
Laurent Rascouailles : « Deux galeries permettent de traverser le pont d'une rive à
l'autre. Ces
galeries permettent de faire passer des canalisations d'eau dans une, alors que dans
l'autre on va trouver des réseaux télécoms et électriques. Les
galeries sont très basses, 1 mètre 10 de hauteur en moyenne, et sont
empruntées aujourd'hui uniquement par les techniciens chargés de la
surveillance du pont. En général ils traversent le pont une fois par an, pour
vérifier l'état intérieur de la structure. Ils peuvent rentrer dans chaque
pile, cela leur prend quand même une demi-journée pour faire une traversée.
En
août 1944, Pablo Sanchez, un guérillero espagnol, a sauvé le pont en parcourant ces galeries. Les Allemands avaient posé des explosifs
dans chaque pile pour pouvoir le faire sauter. Pablo Sanchez a désamorcé tous
ces explosifs ; malheureusement il a été fusillé en sortant du pont, rive
gauche. Aujourd'hui il existe une plaque en son hommage sur les quais et, depuis
peu, une rue qui porte son nom dans le nouveau quartier autour des Bassins à
Flot. »
2. Le pont est sous surveillance permanente
Laurent Rascouailles : « Il y a une instrumentation dans chaque pile, et dans les culées
également, pour contrôler tous les mouvements du pont. Le pont vit
beaucoup, donc on a un capteur de déplacement dans chaque culée et chaque pile,
qui nous permet de contrôler l'enfoncement de ses piles. Ensuite, on va trouver
un inclinomètre qui nous permet de savoir de quel côté penchent les piles par
rapport au fleuve, si c'est plus du côté amont ou aval. Et une nivelle
mécanique nous permet de contrôler les rotations transversales ou
longitudinales de ses appuis. » 2. Le pont est sous surveillance permanente
3. Les escaliers vers les bureaux d'octroi mènent nulle part à présent !
Stairway to nowhere. |
Laurent Rascouailles: « Lorsque le
chantier a démarré, c'est l'État qui finançait le projet. Mais, lorsque
Napoléon abdique en 1814, le chantier est arrêté et c'est l'armateur Pierre
Balguerie-Stuttenberg qui a permis de relancer la construction, en cherchant
des dons, tout simplement. Monsieur Balguerie-Stuttenberg a créé la compagnie
du Pont de Bordeaux, qui regroupait des négociants et des armateurs bordelais.
Cette compagnie a permis de relancer la construction du pont mais, en échange,
ils ont exigé un droit de péage sur 99 ans. Donc, quand le pont a ouvert le 1er
mai 1822, tout le monde devait payer pour le traverser.
Et voici l'interview vidéo (comprenant quelques belles images d'archives):
> Vidéo réalisée par Sandie Fabre pour la Mémoire de Bordeaux Métropole en partenariat avec Invisible Bordeaux, Bernard Avril et l'IJBA ; version d'origine disponible sur Vimeo : https://vimeo.com/228215463
0 commentaires: