Cette interprétation en mosaïque des armoiries de la ville de Bordeaux est visible dans un des jardins des villes jumelles (réserve écologique des Barails) et fait partie des nombreux motifs que l'on peut apercevoir à travers la ville. Mais que représentent les différents éléments ? Commençons par le haut.
Le blason est surmonté d'un segment azur composé de la silhouette distinctive de la fleur de lys, le lys stylisé qui était le symbole de la royauté française. Comme nous le verrons plus loin dans cette page, cette partie des armoiries n'a pas toujours figuré !
Le blason est surmonté d'un segment azur composé de la silhouette distinctive de la fleur de lys, le lys stylisé qui était le symbole de la royauté française. Comme nous le verrons plus loin dans cette page, cette partie des armoiries n'a pas toujours figuré !
Sous les fleurs de lys se trouve un lion (ou léopard ?), vestige des années passées par la ville sous domination britannique, de 1154 (date du mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri, duc de Normandie, futur Henri II d'Angleterre) jusqu'en 1453, date de la bataille de Castillon qui marqua la fin de la guerre de Cent Ans.
Les fortifications représentent l'hôtel de ville médiéval, dont il ne reste aujourd'hui que la porte, ses deux tours centrales et son belvédère : il s'agit de la porte Saint-Éloi, l'une des principales portes d'entrée de la ville historique de Bordeaux, et de sa célèbre cloche, la Grosse Cloche (qui, fait inhabituel, n'est pas clairement représentée sur la mosaïque ci-dessus).
Nous terminons avec les eaux bleues de la Garonne (même si une nuance de marron serait sans doute plus exact), surmontées d'un croissant représentant la forme du fleuve qui traverse la ville... d'où le surnom de Bordeaux : le Port de la Lune.
Il convient alors de noter que lorsque la ville était sous domination britannique, le blason ne comportait pas un seul lion, mais les trois lions caractéristiques de l'Angleterre, que l'on peut encore voir sur les armoiries royales du Royaume-Uni (et sur les maillots de l'équipe de football anglaise). Deux exemples célèbres des trois lions de Bordeaux (sans les fleurs de lys, bien sûr !) sont exposés au musée d'Aquitaine. À gauche, une sculpture en calcaire datant de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle, et à droite, un vitrail du XVe siècle qui se trouvait à l'origine dans la chapelle Notre-Dame-de-la-Rose de la basilique Saint-Seurin.
Parfois, comme on peut le voir plus haut sur la page, le bouclier est rehaussé d'une couronne murale, symbolisant le statut de capitale départementale de la ville. L'« accomplissement » complet, comme on peut le voir ci-dessous, comprend également des antilopes enchaînées, les chaînes étant attachées à des couronnes autour de leur cou qui, là encore, arborent le motif de la fleur de lys. Si quelqu'un peut m'éclairer sur la signification de tout cela, je suis tout ouïe. Les dessins complets comme celui-ci incluent même la devise royaliste de la ville, dont la version complète est : « Lilia sola regunt lunam unda castra leonem » ou « les lys seuls règnent sur la lune, les vagues, la forteresse et le lion », c'est-à-dire une description en latin en une seule phrase du blason lui-même !
| Ce motif élaboré, accompagné d'une devise abrégée, est visible sur les murs de l'actuel Collège Francisco Goya (rue du Commandant Arnould). | 
À partir du milieu du XVIIe siècle, le croissant a été extrait du blason, multiplié par trois et utilisé comme emblème de la ville. De nos jours, il est considéré comme le logo de Bordeaux ! Comme on peut le voir ci-dessous avec les croissants « flottants », il a peut-être fallu quelques années pour peaufiner le détail : la « borne de juridiction » représentée ici est l'une des nombreuses bornes disséminées dans la banlieue de la ville (celle-ci se trouve dans le parc du château Lescombes à Eysines). À une époque, des pierres comme celle-ci marquaient les limites de la banlieue de Bordeaux.
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| L'emblème à trois croissants à Eysines (sous une forme embryonnaire), sur un repère pour les pèlerins du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur les murs de la salle des fêtes du Grand Parc et lors d'un salon artisanal à Cour Mably. | 
Et pour finir, restons en banlieue pour découvrir l'une de mes interprétations préférées du blason de Bordeaux : elle se trouve à l'extérieur de la base aérienne militaire BA106, dans le quartier Beutre de Mérignac, et revisite les motifs anciens dans un style moderne et minimaliste. Mais au lieu des antilopes, on trouve ici de larges ailes et... c'est un petit avion militaire qui porte tout le poids de la ville !
Merci à Antoine Puentès pour quelques informations utiles !





 
 
 
 
 
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