En préparant le récent dossier sur le jeu Kapla, j’ai brièvement rencontré Martine Lohiague, qui fabrique et expose ses réalisations dans la vitrine de son salon de coiffure à Eysines depuis un peu plus d’un an. J’ai repris rendez-vous avec Martine pour une coupe homme, et tout en me coiffant elle m’a parlé plus longuement de son passe-temps insolite.
Quelles sont les origines de cette passion pour les Kapla ?
Après avoir repris ce salon de coiffure à Eysines, j’avais le projet de refaire toute la déco et me suis demandée ce que je pouvais proposer comme jeux aux enfants. J’ai d’abord pensé à des voitures Majorette, et puis j’ai pensé à des Kapla car c’est en bois, c’est intéressant et sympathique.
J’ai cherché à me procurer un baril d’occasion mais c’était souvent en mauvais état. J’ai donc pris la décision de m’acheter des Kapla neufs et ai acheté une caisse non pas de 200 mais de 1 000 planchettes ! Lorsque la caisse est arrivée j’ai trouvé cela tout à fait étonnant. Ils étaient trop neufs pour être dans l’esprit du salon, donc j’ai amené ça chez moi. Au départ je n’y arrivais pas donc en installant des roulettes et une poignée le caisson a servi de table basse ou tabouret d’appoint !
Quel a donc été le déclic ?
Des amis sont partis en vacances et je devais garder leur maison et leurs chats. Comme je n’allais pas être chez moi, pour m’occuper j’ai pris mes Kapla et il m’est venu l’idée de surprendre mes amis lors de leur retour avec une construction géante. En suivant un modèle j’ai bâti un pont et une locomotive, et plus cela avançait et plus je trouvais cela génial. J’ai dû emprunter d’autres Kapla à des amis pour finir ce premier projet, qui a tout de même nécessité quelque 1 340 planchettes !
Quel a donc été le déclic ?
Des amis sont partis en vacances et je devais garder leur maison et leurs chats. Comme je n’allais pas être chez moi, pour m’occuper j’ai pris mes Kapla et il m’est venu l’idée de surprendre mes amis lors de leur retour avec une construction géante. En suivant un modèle j’ai bâti un pont et une locomotive, et plus cela avançait et plus je trouvais cela génial. J’ai dû emprunter d’autres Kapla à des amis pour finir ce premier projet, qui a tout de même nécessité quelque 1 340 planchettes !
Vous pouvez retrouver des extraits de cette interview (et admirer Martine en train de me coiffer) en visionnant ce magnifique clip Youtube :
Vous avez donc ensuite repris l’idée dans votre salon de coiffure…
Je pensais que cela pouvait attirer les regards dans ma vitrine qui est plutôt sombre et c’est parti de là. J’ai ensuite envoyé un e-mail à Kapla pour leur exposer mon idée pour ce salon avec des clients hommes et enfants, et en leur demandant s’ils voulaient me suivre car j’allais exposer leur production en vitrine. Après quelques semaines de persévérance je me suis rendu au site Kapla à Saint-Louis-de-Montferrand et l’entreprise m’a offert 2 000 planchettes ! J’ai donc refait la construction du pont et de la locomotive avant de chercher à réaliser des productions personnelles : des bateaux pendant la course de la route du Rhum (un monocoque, un trimaran et un catamaran), le Père Noël pour les fêtes de fin d’année et le Pont Chaban-Delmas notamment.
Quelques-unes des réalisations de Martine dont, en haut à gauche, la grande première : le pont et la locomotive. |
Quelle était la genèse des cabanes tchanquées présentées cet été ?
Je suis originaire du Bassin d’Arcachon donc c’est représentatif de mon pays… et de l’été ! Il y a eu plusieurs défis à relever, comme le fait de construire sur des échasses. Il a donc fallu trouver comment faire ces piquets. Entre ces piquets je voulais des parties plates donc il y a toute une technique de décalage de planchettes afin d’y parvenir en me servant d'un socle fabrication maison. Idem pour le plancher des cabanes avec un système d’enchevêtrement de planchettes. Quand je prépare mes constructions j’essaie de régler les problèmes les uns après les autres.
Cuvée été 2015 : les cabanes tchanquées. |
Le Kapla est-ce un jeu d’enfant ou d’adulte ?
Les deux ! À l’origine c’était pour les enfants, or dans chaque adulte il y a un enfant qui sommeille ! Ce qui intéresse principalement les jeunes enfants est de construire des tours et puis tout faire tomber ! Mais il est intéressant de les initier et leur montrer qu’on peut faire autre chose. La magie prend lorsqu’on commence à faire d’autres figures.
Quels sont vos prochains projets ?
Dans l’immédiat je me focalise sur du patrimoine dans la commune où se trouve mon salon, Eysines, car j’ai l’intention de construire le château Lescombes. J’espère que cela plaira à la municipalité ! Plus loin dans le temps, je pense à la Cité des Vins de Bordeaux, qui est actuellement en construction. Ce sera difficile mais en utilisant la forme d’une sphère comme base je devrais y arriver.
Et en 2016 il y aura l’Euro de football, donc j’aimerais m’attaquer au nouveau stade. Ma vitrine est en longueur donc je ne sais pas si je pourrai le faire en entier, donc il faudra peut-être que je me contente de faire une partie, ou alors de jouer avec les perspectives. J’y réfléchis déjà et m’appuierai sur de la documentation que va me fournir une connaissance afin que les dimensions et proportions soient fidèles.
Et en 2016 il y aura l’Euro de football, donc j’aimerais m’attaquer au nouveau stade. Ma vitrine est en longueur donc je ne sais pas si je pourrai le faire en entier, donc il faudra peut-être que je me contente de faire une partie, ou alors de jouer avec les perspectives. J’y réfléchis déjà et m’appuierai sur de la documentation que va me fournir une connaissance afin que les dimensions et proportions soient fidèles.
Zoom sur quelques techniques de construction et, à droite, les cabanes en devenir. |
Et si vous n’aviez aucune contrainte en matière d’espace ou de nombre de planchettes, que construiriez-vous ?
J’aimerais bien faire un animal, à savoir un lion. Là aussi il y aurait des défis à relever : les pattes ne devraient pas poser de problème, la tête non plus… bien que la crinière pourrait être difficile à réaliser. Mais c’est surtout la forme arrondie du ventre qui pourrait être compliquée. Le jour venu, je pense contourner ce problème en construisant un lion qui se frotte le dos contre un arbre ! J’aimerais également construire un village, soit un village ostréicole pour rappeler mes origines du Bassin d’Arcachon, soit un village comme un que j’ai récemment visité en Dordogne et où j’ai eu un réel coup de cœur.
Merci Martine et bonne continuation !
- Localiser sur la carte Invisible Bordeaux :
- Le salon de coiffure pour hommes de Martine, 63 Avenue Saint-Médard, Eysines
- Lire la version anglaise de cette interview.
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