La ville de Bordeaux vient de dévoiler son quatrième plan-relief en bronze, situé au pied de la Cité du Vin. Tout comme les trois premiers, à voir sur les places Pey-Berland, de la Comédie et du Palais, cette nouvelle œuvre est la création du sculpteur François Didier, réalisée en collaboration avec la fonderie des Cyclopes à Mérignac. Le projet a été entièrement financé par l’UNADEV, l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels, dont le siège se trouve à Bordeaux.
Au fil des années, François Didier est devenu un peu un habitué du blog. Je l'ai rencontré pour la première fois en 2014 dans son atelier à Lugos, vers la pointe nord des Landes, pour parler longuement de l'histoire des trois premiers plans-reliefs, ainsi que du projet similaire mené dans le hameau de Bages, près de Pauillac. Depuis, de nouveaux plans ont été installés à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), plus récemment à Pau, et un autre devrait prochainement voir le jour à Chantilly. Nous nous sommes revus l'année suivante à Gradignan pour la découverte de son exposition « Neanysa » qui présentait une ville antique imaginaire.
Une inscription rappelle l'origine du don à la ville. |
Ce qui nous amène à 2020 et à l'aimable invitation de François à assister à l’inauguration de ce nouveau plan-relief - aux côtés de divers officiels locaux et représentants de l'UNADEV - et d’avoir le privilège d'être parmi les premiers à pouvoir découvrir cette table d'orientation si unique, qui représente le quartier en constante évolution des Bassins à Flots, sur une zone qui s’étend depuis la Base Sous-Marine jusqu’au pont Chaban-Delmas.
Bien que ces plans-relief soient appréciés des publics de tous âges, il est important de se souvenir de leur raison d'être d'origine. François rappelle : « c’est un travail que j’ai réalisé pour les malvoyants à la commande de l’UNADEV, afin qu'ils puissent se faire une idée du quartier en touchant la maquette. Des correspondants malvoyants ont contribué en amont ; leur apport me permet de modifier ma perception de l’espace que je dois représenter. Cette réalisation n’est pas quelque chose qui vient des voyants vers les malvoyants, mais quelque chose qui vient des malvoyants vers les voyants ! »
Bien que ces plans-relief soient appréciés des publics de tous âges, il est important de se souvenir de leur raison d'être d'origine. François rappelle : « c’est un travail que j’ai réalisé pour les malvoyants à la commande de l’UNADEV, afin qu'ils puissent se faire une idée du quartier en touchant la maquette. Des correspondants malvoyants ont contribué en amont ; leur apport me permet de modifier ma perception de l’espace que je dois représenter. Cette réalisation n’est pas quelque chose qui vient des voyants vers les malvoyants, mais quelque chose qui vient des malvoyants vers les voyants ! »
En l’occurrence, la réalisation est une interprétation attrayante et agréable du quartier : « Mon but est à la fois de montrer, objectivement, le quartier tel qu’on pourrait le voir d’avion, mais aussi d’essayer de faire sentir l’impression qu’on a quand on marche au niveau du sol. » Outre les entrepôts et sites industriels reconvertis, le plan-relief cherche à mettre en valeur les nombreux établissements culturels qui se sont développés ici ces dernières années : Cap Sciences, la Cité du Vin, le Musée Mer Marine, ou encore la Base sous-marine.
Tout n’était pas forcément très simple à mettre en œuvre : « J’ai un petit peu triché pour le pont Chaban-Delmas que j’ai choisi de représenter simultanément dans les positions levée et baissée, tout simplement pour des raisons de solidité et de sécurité. Le pont levé aurait été extrêmement fragile, alors que baissée les quatre piliers auraient été trop agressifs pour les passants. Quant à la Cité du Vin, il a été difficile de représenter avec un matériau opaque ce bâtiment tout en acier, en verre et transparent ! »
Tout laisse à penser que ce nouveau plan-relief sera tout aussi apprécié que les autres : « Ces œuvres sont dehors mais sont respectées par le public. C’est une certaine façon de célébrer le quartier et ses habitants, en montrant qu’on leur prête attention ainsi qu’à leur habitat, à l’usage qu’ils font de leur quartier ; les gens le sentent et c’est pour cela que les œuvres sont respectées. »
Vous pourrez juger par vous-même en observant ce dernier ajout au paysage bordelais en vous rendant à l’esplanade devant la Cité du Vin, tout près du pont de tramway quai de Bacalan !
Pour agrémenter votre lecture de ce dossier, voire votre découverte de ce plan-relief, écoutez ce numéro « hors-série » du podcast Invisible Bordeaux, enregistré lors de l’inauguration début mars 2020. À découvrir ici ou via l’application podcast de votre choix (Spotify, Apple Podcasts, Google Podcasts, etc.).
Cliquez ici si le lecteur ne s'affiche pas correctement.
Gros plan sur la Base sous-marine miniature. |
Le pont Chaban-Delmas aux deux tabliers. |
Vous pourrez juger par vous-même en observant ce dernier ajout au paysage bordelais en vous rendant à l’esplanade devant la Cité du Vin, tout près du pont de tramway quai de Bacalan !
Pour agrémenter votre lecture de ce dossier, voire votre découverte de ce plan-relief, écoutez ce numéro « hors-série » du podcast Invisible Bordeaux, enregistré lors de l’inauguration début mars 2020. À découvrir ici ou via l’application podcast de votre choix (Spotify, Apple Podcasts, Google Podcasts, etc.).
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Bonus en forme de clin d’œil : me voici en pleine visite guidée aux côtés de l'artiste François Didier ! Confirmation au passage : il y avait beaucoup de vent ce jour-là. Photo reproduite ici avec l'aimable autorisation de l'UNADEV.
> Pour aller plus loin : tout sur la genèse des plans-reliefs de Bordeaux dans le premier article à retrouver ici (uniquement en anglais). Et cliquez ici pour lire le reportage sur le projet Neanysa de François Didier.
> This article is also available in English!
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