À
l'approche des fêtes de fin d'année, pourquoi ne pas prendre le temps
d'assister à une représentation de Une Maison de poupée d'Henrik Ibsen par
la Compagnie Clapotis ? Six représentations auront lieu entre le 11 et le 14
décembre à la Halle des Chartrons à Bordeaux, dont trois en anglais et trois en
français. Pour en savoir plus, Invisible Bordeaux s'est entretenu avec Joshua
Stretton, à l’origine de cette compagnie de théâtre bilingue.

Joshua Stretton(crédit : Victoria Hebrard).
Qu'est-ce qui prend forme ?

Nous mettons en scène une adaptation de Une Maison de poupée, une pièce norvégienne du XIXe siècle très connue en Scandinavie, au Royaume-Uni et aux États-Unis, mais sans doute moins en France. La pièce est centrée sur Nora, et l'histoire tourne autour de son mariage, de sa relation avec son mari et d'une décision qu'elle a prise dix ans plus tôt et qui revient la hanter. Il s'agit en substance d'une version du XIXe siècle d'un drame réaliste, dont l'histoire se déroule à huis clos. La pièce peut être considérée comme un texte féministe précurseur, centré sur une femme qui s'émancipe. Elle a connu un grand succès lors de sa création et reste tout aussi inspirante aujourd'hui.
Pouvez-vous nous présenter la Compagnie Clapotis ?
Mon épouse Emily Guernsey et moi-même sommes les partenaires créatifs à l'origine de la Compagnie Clapotis, une troupe de théâtre « immersif » et bilingue. Emily est originaire du Maine, aux États-Unis, et je viens du Somerset, au Royaume-Uni. Nous nous sommes rencontrés à Paris alors que nous travaillions sur des productions shakespeariennes en plein air. Nous avons déménagé à Bordeaux en 2022 et avons créé la compagnie afin de nous consacrer au théâtre non traditionnel dans des espaces non conventionnels.
Pouvez-vous nous parler de vos autres projets/formats ?
Nous organisons également des « Director's Labs », un programme né à Paris que nous aimerions reproduire à Bordeaux. Il s'agit de cours de théâtre destinés à aider les metteurs en scène. Nous explorons différents styles et encourageons plusieurs metteurs en scène à développer un concept, qui est ensuite répété avec des comédiens. Nous organisons également des séminaires pédagogiques sur Shakespeare, basés sur notre expérience acquise au cours des dix dernières années.
En ce qui concerne Une Maison de poupée, qui sera sur scène ?
Quatre acteurs jouent six rôles, dont deux sont de langue maternelle française et deux de langue maternelle anglaise. Yolanda Creighton, qui est originaire de Paris, joue Nora, tandis que je joue son mari, Torvald. Les deux autres acteurs, Mayte Perea López (qui est franco-espagnole) et Paul Wilson (un Anglais basé près de Bordeaux), jouent chacun deux rôles. Emily assure la mise en scène du spectacle !
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| De gauche à droite : Yolanda Creighton, Paul Wilson, Mayte Perea López (crédit: Victoria Hebrard). |
Quelle est la réflexion derrière les représentations en anglais et en français, et quels enseignements tirez-vous du fait de travailler sur deux versions d'une même pièce ?
Cette mise en scène en ronde, est-ce quelque chose auquel vous êtes habitués ?
C'est quelque chose que nous avons déjà fait plusieurs fois. Ce format est très libérateur, mais il faut beaucoup de talent scénique pour abandonner l'idée qu'il faut regarder dans une seule direction ! La pièce implique beaucoup de mouvements et de fréquents changements d'angle. Cette configuration nous permet également d'utiliser une grande scène sur laquelle nous allons reproduire un appartement avec tout son mobilier.
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| Paul et Joshua lors des répétitions (crédit: Victoria Hebrard). |
Pourquoi avoir choisi Une Maison de poupée et pourquoi votre version se déroule-t-elle dans les années 1930 ?
C'est principalement l'intrigue qui nous a séduits. Nous voulions la moderniser, mais certaines contraintes scénaristiques, notamment un rebondissement lié à un emprunt, auraient nécessité des changements importants si nous avions choisi de la transposer à l'époque actuelle. Nous avons donc opté pour les années 1930, une période intéressante à considérer aujourd'hui, avec en toile de fond la crise financière de l'époque. Nous avons décidé de conserver le cadre norvégien afin de respecter les conventions de l'œuvre originale. Nous sommes convaincus que le public ne prêtera pas attention au fait que les dialogues sont en anglais ou en français !
Qu'espérez-vous que le public retienne de ces représentations ?
Nous espérons qu'il appréciera une pièce de théâtre bien produite, interprétée avec brio, sous la forme d'un drame intense et haletant du début à la fin, qui constituera une expérience intense à tous les niveaux ! Cela pourrait également susciter une discussion sur la langue : pour ceux qui viennent voir la pièce en anglais, est-ce vraiment ce qu'ils veulent ? Pour ceux qui le voient en français, ont-ils trouvé intéressant de voir une pièce qui n'est pas une pièce française typique ? Nous espérons également que le public appréciera de découvrir le théâtre dans un cadre aussi intime.
Où peut-on acheter les billets et où les lecteurs peuvent-ils se tenir informés de l'actualité de la Compagnie Clapotis ?
Une Maison de poupée de Henrik Ibsen
Dates : du jeudi 11 au dimanche 14 décembre (en anglais le jeudi 11 à 19:00, samedi 13 à 15:00 et 19:00, en français le vendredi 12 à 19:00, dimanche 14 à 15:00 et 19:00)
Lieu : Halle des Chartrons, Bordeaux



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