Parlons effet confinement ! Chacun gère à sa façon afin de vivre au mieux avec les contraintes imposées dans le cadre de la lutte contre la ...

Le défi cyclotouristique des 10 kilomètres autorisés


Parlons effet confinement ! Chacun gère à sa façon afin de vivre au mieux avec les contraintes imposées dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, tout en respectant rigoureusement les mesures en vigueur. Ainsi, pour ce troisième confinement, à moins d'avoir une justification raisonnable, les mouvements sont limités à dix kilomètres autour de sa résidence. Mais cette limite laisse néanmoins un terrain de jeu important, mon épouse Muriel et moi avons donc décidé de nous lancer dans un roadtrip d'une journée à très petite échelle, baptisé le « 10k Radius Challenge ».

Sur la base des données fournies par le site internet de référence, nous avons tracé un itinéraire circulaire qui nous permettrait de rouler sur une belle distance sans jamais pour autant nous trouver à plus de dix kilomètres de notre domicile à Saint-Aubin-de-Médoc. Nous voilà donc en route à 8h du matin un dimanche matin de mi-avril, direction nord-ouest à travers le Pian-Médoc vers notre première escale, Parempuyre. Nous sommes passés devant la très internationale communauté Emmaüs et son hangar à bric-à-brac, un lac pittoresque et la gare avant de rejoindre le centre-ville, tournant au niveau d'un établissement culturel au nom surprenant d'Art Y Show, sans doute une référence à la célèbre spécialité médocaine, l'artichaut (de Macau).


Une belle piste cyclable en bordure de route nous a ensuite conduits à Blanquefort via des zones industrielles assez ternes, désormais un incontournable des banlieues métropolitaines. Après avoir contourné le centre-ville, nous avions de vagues espoirs de faire une virée dans le très photogénique parc de Majolan, mais notre itinéraire improvisé en a décidé autrement. Nous nous sommes plutôt retrouvés devant l'une des entrées de la réserve naturelle des Marais de Bruges. La réserve étant actuellement fermée (je vous laisse deviner pourquoi…), nous avons dû, non loin de là, nous contenter de prendre une photo des lignes de chemin de fer et de tramway qui sont parallèles les unes aux autres, témoin grandeur nature du dispositif tram-train de Blanquefort.


Nous avons ensuite traversé la rocade en direction du centre-ville de Bruges, où nous nous sommes accordés une pause pain aux raisins bien méritée à l'ombre de la très jolie église Saint-Pierre, dont certaines parties datent du 15ème ou 16ème siècle. C'était en tout cas un agréable voyage dans le temps, et le mélange des époques était enrichi par la vue d'une mobylette ABG-VAP datant vraisemblablement des années 1960. J’aimerais me dire qu'elle est là, garée à côté d'un banc, en permanence. Pour compléter le tableau, nous avons découvert la tour circulaire de Lassalle. Nous nous sommes engagés à revenir pour regarder le tout de plus près !



En parcourant Bruges, nous avons repéré un clocher d'église étonnamment haut en plein coeur d'un quartier résidentiel. Faisant un micro-détour pour enquêter, nous avons découvert que nous étions devant l’église orthodoxe russe de Bordeaux. Elle se démarque certainement de son environnement et semble également être un sujet qui mérite des recherches plus approfondies !



En continuant vers le sud, nous sommes passés devant le stade Sainte-Germaine du Bouscat (siège du Stade Bordelais) et deux stars d'antan du blog : le Bois du Bouscat et l'hippodrome. Près d'un giratoire à Eysines, nous avons repéré les traces d'une belle enseigne publicitaire, « M. Chopinet - Lubrification Silicoil aux Silicones », comprenant informations, adresse et un numéro de téléphone à six chiffres. En raison de la lumière du soleil et des ombres, il était difficile d'obtenir une bonne photo, mais je reviendrai par temps nuageux afin de réaliser un meilleur cliché de ce que je pense être l'un des meilleurs « signes fantômes » du secteur !



Nous avons alors traversé Mérignac, en passant notamment devant la salle du  Pin Galant - actuellement en veille - ou encore l'étonnante œuvre « Pantalon de jogging et mocassins à pampilles » signée Dewar & Gicquel, avant de nous diriger à nouveau vers la rocade, en nous arrêtant pour prendre une photo du surprenant bâtiment « Marché de l'Avenir » qui, aujourd'hui, a l'air tout sauf futuriste.



Une fois hors rocade, nous nous sommes retrouvés dans une nouvelle zone industrielle, culminant par un passage sur piste cyclable pris en sandwich entre Dassault Aviation à gauche et mon employeur Thales à droite. Cela sentait fort l'aéronautique, (à juste titre compte tenu de notre proximité avec l'aéroport), du moins jusqu'à ce que la vue des terrains de sport quelque peu négligés du Domaine de Rocquevieille nous ramène sur terre. Et penser que c'était là que s'entraînaient les joueurs du FC Girondins de Bordeaux de la grande époque des années 80.

Puis direction Martignas-sur-Jalle, commune que nous estimions être plus ou moins le point à mi-chemin de notre cercle au rayon de 10 kilomètres. En arrivant dans la commune, nous avons été accueillis par un panneau de style Far West légèrement menaçant indiquant que Martignas abritait la « dernière station avant le bassin ». Pour les voitures se rendant sur le Bassin d'Arcachon il s'agit donc du point de non retour. Soit faire le plein ici, soit se retrouver à sec vers Saint-Jean-d’Illac ! Cette pensée m'a fait froid dans le dos.



Nous nous sommes dirigés vers le camp militaire de Souge, où j'ai pu par le passé visiter le mémorial émouvant aux quelque 300 personnes qui y ont été exécutées au long de la Seconde Guerre mondiale. Malheureusement, cette fois, la personne qui assurait l'accueil n'était pas d'humeur particulièrement coopérative, disant que l'accès était interdit aux particuliers et qu'il y avait, de plus, des travaux en cours. Tant pis. Nous avons abandonné ce projet et avons repris notre boucle vers le nord, au moins jusqu'à ce que nous tombions face à face avec une autre installation militaire impénétrable. Plutôt que de revenir sur nos pas, nous avons choisi de suivre un contournement identifié par Google, chemin qui est vite devenu extrêmement sablonneux et donc impraticable à vélo, mais qui a eu au moins le mérite de nous mener vers une forêt agréable et un lieu de pique-nique idyllique au bord d'un ruisseau.



Désormais, nous nous en tenions aux sentiers les plus adaptés au vélo, rejoignant le monde urbain quelque part dans les environs du quartier Hastignan de Saint-Médard-en-Jalles. De là, la meilleure option pour rejoindre notre prochaine destination, Salaunes, était simplement d'emprunter un tronçon de la piste cyclable Bordeaux-Lacanau ô combien plate et rectiligne. En arrivant dans le centre-bourg de Salaunes, il n'y avait pas grand-chose à faire à part savourer le son des cloches de l'église (il était pile 14 heures), parcourir les livres disponibles dans le « nichoir à livres » sur la place principale, et admirer la sculpture géante en bois représentant une pomme de pin, symbole de... pins et de pommes de pin.    
   



Nous nous sommes retrouvés sur une route quelconque, droite, plate et peu spectaculaire, mais offrant le chemin le plus direct possible vers le hameau de Saint-Raphaël et en particulier la chapelle qui a été édifiée sur le lieu de naissance de Pey Berland, archevêque de Bordeaux Pey Berland au XVe siècle, sujet évoqué dans l'un des premiers articles publiés sur le blog.



Depuis ce passé très lointain, nous avons été instantanément renvoyés dans le présent voire dans le futur, en faisant le tour du parc photovoltaïque d'Arsac. Fort de ses 220 hectares et ses 85 mégawatts de puissance (non, moi non plus je ne sais pas très exactement ce que cela représente), le lieu est fort impressionnant vu du sol, mais encore plus étonnant depuis les airs (cliquez ici pour découvrir une photo aérienne du parc). À présent, nous étions plus ou moins sur la dernière ligne droite de notre aventure, en terminant par quelques arrêts photo aux abords des propriétés du château d'Arsac et du château Sénéjac au Pian-Médoc... et ce quelques jours à peine après ces nuits agitées passées à tenter de protéger les vignes contre des températures anormalement glaciales.


La boucle était bouclée et vers 16h30 nous avons atteint Saint-Aubin-de-Médoc, avec plus de 94 kilomètres au compteur pour un peu plus de cinq heures de pédalage.

Quels étaient alors les principaux points à retenir de notre périple à périmètre limité à un rayon de 10 km? D'abord, il y a inévitablement quelque chose d'insolite à voyager si loin tout en restant si près de chez soi. Le compteur avait beau afficher 50, 60 ou 70 kilomètres, nous étions encore proches de la maison ! Deuxièmement, comme j'ai pu découvrir par le passé, il faut parfois le côté aléatoire d'un tel roadtrip pour dénicher des plaisirs inattendus... en l'occurrence le centre-ville de Bruges, l'église orthodoxe russe ou l'enseigne fantôme d'Eysines ! Troisièmement, c'était une bonne excuse pour passer du temps dans des endroits si proches de chez soi qu'on ne fait jamais l'effort de les visiter correctement. Et, enfin, il était sympathique de transiter par tant d'ambiances et de cadres différents : depuis des zones industrielles et des parcs commerciaux aux quartiers résidentiels, au long de sentiers sablonneux, dans des bois ombragés, aux abords de parcs photovoltaïques ou de vignobles… des environnements hautement diversifiés ! Bref, au cas où vous vous poseriez la question, oui, il y a vraiment beaucoup à voir dans un rayon de 10 kilomètres !

Arrivée à notre point de départ, et l'itinéraire réel de la journée.


2 commentaires:

  1. Encore mieux. Il existe un site qui calcule un itinéraire dans un rayon de 10 km.
    https://dansmonrayon.fr/

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    1. Wow, en effet, c'est super... quasiment de la sorcellerie à ce niveau-là ! 😃

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